Le projet de thèse vise à mieux comprendre le rôle des foraminifères, groupe dominant de la méiofaune marine, dans le fonctionnement écologique (e.g. bioturbation, érodabilité, dynamique du microphytobenthos, structuration des communautés bactériennes) et biogéochimique (i.e. processus de reminéralisation de la matière organique et flux de nutriments à l’interface sédiment-eau) du compartiment benthique côtier. Il contribuera de combler les lacunes de la « boite noire » constituer par les foraminifères benthiques. Pour atteindre ces objectifs, ce projet collaboratif combinera des collaborations couvrant plusieurs champs disciplinaires tels que l’écologie benthique (LOG, EPOC, LPG, LEHNA), l’écologie comportementale (LOG, EPOC), la taxinomie (LPG, LOG), le couplage physique-biologie (BOREA), la biogéochimie (LPG, EPOC, LEHNA), la microbiologie (LEHNA) et l’analyse d’image (EPOC). Ce projet s’appuiera sur des approches expérimentales en mésocosme tidal. Il est donc en parfaite adéquation avec les objectifs de formation inhérente à un travail de thèse, permettant au doctorant retenu de bénéficier de collaboration efficiente pour développer une expertise pluri-disciplinaire.
Les récents résultats obtenus sur la capacité des foraminifères à remanier les sédiments intertidaux ouvrent de nouvelles perspectives de recherche afin de mieux appréhender leur rôle dans le fonctionnement des écosystèmes benthiques. Cependant, même si nos premiers travaux apportent quelques éléments de réponse, il n’en demeure pas moins qu’un certain nombre de questions nécessite d’être abordé. Dans ce contexte, il nous apparait important de décrire, quantifier et comprendre les processus de bioturbation chez les foraminifères ainsi que leurs impacts sur le fonctionnement des vasières intertidales. Les objectifs de la thèse (Fig. 2) viseront donc à répondre aux questions suivantes :
- Question 1 (Q1) : Les foraminifères ont des modes de déplacement différents suivant les espèces (Deldicq et al. 2020, Seuront & Bouchet, 2015) toutefois les conséquences de ces différences sur le remaniement sédimentaire (Deldicq et al. 2023) et les échanges de solutés à l’interface eau-sédiment ont été peu abordés. La première question du projet COFFEE est : existe-t-il différents modes de bioturbation (groupes fonctionnels) chez les foraminifères benthiques ?
- Question 2 (Q2) : A partir d’une classification en groupes fonctionnels, il s’agira de comprendre si ces activités de bioturbation contrastées des foraminifères peuvent avoir des effets majeurs structurants sur plusieurs processus écosystémiques e. (i) le cycle du carbone, (ii) les flux des nutriments à l’interface eau-sédiment (iii) les communautés bactériennes et (iv) l’érodabilité de la couche de surface.
